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port de 5 à 600 tonneaux[1]. C’était le résultat de négociations menées en Europe entre l’Angleterre et l’Empereur et ayant abouti à un accord signé à Vienne le 16 mars 1731. En vertu de cet accord la Compagnie devait être abolie ; il lui était toutefois permis d’effectuer un dernier voyage dans l’Inde et ce fut celui de la Concorde. Les Hollandais adhérèrent à la Convention de Vienne dans le courant de 1732.

Quant à nous, nous continuâmes d’observer la même réserve à l’égard de la Compagnie étrangère. Nous ne lui étions guère plus favorables que nos concurrents ; peut-être pourtant ne nous déplaisait-il pas de ne point épouser ouvertement leurs querelles. Mais en secret la Compagnie de France ordonnait de mettre en usage tous les obstacles imaginables pour s’opposer au commerce des Ostendais sous main et selon les lois de la prudence. Avec une franchise un peu excessive, Dupleix les communiqua tels quels au Conseil de Calcutta et les rendit exécutoires par une affiche qui fut placardée dans toutes nos aldées. La visite de nos navires ou l’examen de nos passeports perdait alors tout intérêt ; la question ne fut toutefois résolue que l’année suivante, après l’adhésion des Hollandais à la Convention de Vienne.

La Compagnie disparut définitivement en 1733. La Concorde, arrivée à la fin de 1732, repartit au début de 1734, après avoir fait aisément ses opérations tant avec les Maures qu’avec les étrangers ; seul, le marché de Chandernagor lui resta fermé. Peu de jours après son départ, le drapeau de la Compagnie fut amené à Banquibazar et remplacé par celui de l’Empereur. Schonanille, nommé gouverneur au nom de Sa Majesté Impériale, commença

  1. A. P. 102, p. 271.