Aller au contenu

Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/225

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aussitôt ses fonctions et informa officiellement de sa nomination toutes les nations étrangères fixées dans le Gange. Le bruit courut alors que deux navires de Trieste n’allaient pas tarder à arriver. Il n’en vint aucun et la Compagnie impériale resta sans rien faire dans l’Inde jusqu’en 1744, époque où elle disparut définitivement.


Par suite de cet événement, la question des passeports se trouva réglée. Avant même de savoir de quelle façon Dupleix avait résisté aux prétentions hollandaises en décembre 1731, la Compagnie avait envoyé des ordres formels défendant à nos capitaines de montrer leurs passeports ou commissions aux commandants étrangers établis à Coulpy. Une délégation du Conseil de Chinsura étant venue à Chandernagor le 9 juillet pour s’enquérir de nos intentions, nous les lui notifiâmes de vive-voix et par écrit. Le Conseil de Chinsura répondit le 11 que jusqu’à réception de nouveaux ordres de Hollande, il surseoirait à exiger de nos capitaines leurs passeports. On s’écrivit encore différentes lettres : les Hollandais, pour masquer leur retraite, les Français pour ne pas froisser leur amour-propre et la question fut définitivement résolue à la fin de l’année par la suppression du poste de Coulpy.

Dans une lettre au Contrôleur général du 00 décembre, oùi il exposait ces heureux résultats, Dupleix se déclarait très satisfait d’avoir fait voir aux Hollandais et aux Anglais qu’il n’était pas d’humeur à tolérer les insultes faites à notre pavillon ; il lui avait suffi d’un peu d’initiative et de fermeté.

Ces vexations avaient duré près de quatre ans. Il ne faut pas s’en indigner ; les concurrences commerciales de notre siècle ne sont pas moins ardentes et elles sont aussi égoïstes et plus meurtrières.