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en compensation gouverneur du Malva. Au moment de la déposition de Feroksir et après la confusion qui régna sous ses deux successeurs, Nizam estima qu’il lui serait possible de reprendre possession du Décan et avec l’assentiment tacite du nouvel empereur Mohamed Cha, qui désirait se débarrasser des Seyds, il passa la Nerbudda à la tête de 12.000 hommes et réalisa aisément ses projets. Houssein Ali qui marchait contre lui fut assassiné et Seyd Abdoulla fut lui-même fait prisonnier. Mohamed Cha confirma Nizam dans la nouvelle dignité qu’il s’était lui-même attribuée et bientôt après le nomma vizir. Nizam vint à Delhi en janvier 1722 pour exercer ses fonctions, mais son autorité ne tarda pas à lui faire beaucoup d’ennemis et, plutôt que d’engager avec eux la lutte pour un poste qui ne lui assurait aucun avantage réel, il préféra l’abandonner volontairement et, en octobre 1728, il se retira dans le Décan, où il s’attacha par d’habiles combinaisons avec les Marates à consolider son indépendance. L’empereur en prit ombrage et dès 1724 il lui suscita en secret l’opposition, puis la révolte de Moubaris Khan, gouverneur d’Haïderabad. Celui-ci fut tué et l’autorité de Nizam consolidée. Il perdit, il est vrai, le gouvernement du Malva, que l’empereur lui retira ; mais son pouvoir territorial était assez vaste pour ne pas être affaibli par cette perte, qui le fortifiait plutôt, en donnant à son empire plus d’unité.

L’autorité de Nizam s’exerçait non seulement sur le Décan, triste et vaste plateau situé entre les Gattes de l’est et celles de l’ouest, avec les villes importantes de Haïderabad et d’Aurengabad, mais encore sur le Carnatic, où se trouvaient Arcate, Vellore, Madras et Pondichéry, et sur toute la côte au nord de Madras jusqu’aux environs de Vizagapatam, avec les villes principales de