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CHAPITRE VI

L’administration de Chandernagor.


1. La subordination des Conseils.

Les comptoirs du Bengale étaient plus étroitement subordonnés à Dupleix qu’il ne l’était lui-même au Conseil supérieur ; étant peu distants les uns des autres, les ordres de la direction y parvenaient assez vite et s’y exécutaient sans créer de malentendus. L’éloignement de Pondichéry rendait au contraire les rapports des conseils plus difficiles et plus épineux. Les chefs avaient une tendance naturelle à se soustraire à une domination qui ne s’exerçait pas toujours avec discernement. À Mahé, poste d’une importance secondaire, le directeur Trémisot était souvent en opposition ouverte avec le Conseil de Pondichéry, Dupleix, plus jaloux encore de son autorité, ne crut jamais être à sa place s’il n’était au premier rang et se montra en général peu disposé à provoquer des instructions ou à recevoir des observations. Il avait déjà révélé son orgueil à Pondichéry comme simple conseiller : dans la position plus élevée qu’il occupait au Bengale, ce défaut ne fit que se développer. Il manifesta dès le premier jour son intention d’ignorer le Conseil supérieur autant qu’il le pourrait et, comme pour tâter le terrain, il commença par ne pas lui communiquer sa correspon-