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Dupleix refusa d’entrer dans ces vues, sous prétexte qu’il n’avait pas été consulté au préalable sur l’opportunité du droit fiscal édicté par Dumas et la Compagnie approuva plus tard (9 novembre 1740) cette explication ; mais ce ne fut pas l’opinion du gouverneur. Il écrivit à Dupleix le 28 avril 1740 : « Nous préférons n’y pas répondre (à vos raisons) pour éviter tout sujet de discussion et vous en ferez dans cette occasion ainsi que dans toutes les autres qui pourront se présenter à l’avenir, ainsi qu’il vous plaira[1]. » La réponse de la Compagnie ne modifia pas les sentiments du Conseil supérieur qui, malgré le départ de Dumas retourné en France en octobre 1741, continua de se solidariser avec son ancien chef et répondit aux directeurs le 31 décembre 1741 : « Est-ce avant d’avoir pris cette délibération ou après que la Compagnie entend que nous aurions dû en faire part à ce Conseil (celui de Chandernagor). Si c’est avant, nous n’avons pas pensé devoir le faire ; car en ce cas où serait la supériorité que vous nous donnez sur lui ? Si c’est après, nous n’y avons pas manqué. » Nous nous imaginons volontiers que Dupleix, qui prit possession du gouvernement de Pondichéry quinze jours plus tard, fut loin de désapprouver cette réponse, qui consacrait le principe de supériorité dont il allait être désormais le défenseur. La question des Ursulines avait d’ailleurs cessé depuis longtemps d’être une cause de trouble entre les Conseils ; les religieuses élevèrent de telles prétentions et furent de relations si désagréables que, au bout de quelques mois, on dut les prier de retourner en France.


Chaque année amenait une réforme nouvelle. Il était de règle que les employés de la Compagnie n’avançassent

  1. C. P. 2, p. 126.