Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/265

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Force leur fut de confesser et de signer leurs calomnies. Mais l’affaire s’était déjà répandue dans le public, où elle faisait quelque bruit : les étrangers la connurent et s’étonnaient que Dupleix n’eut pas fait arrêter les coupables et ne les eut pas renvoyés en France. Celui-ci estima ne pouvoir être juge de sa propre cause, mais il demanda nettement justice aux directeurs, suppliant en cas de refus qu’on lui permit de quitter le service de la Compagnie, « L’ignorance et l’oisiveté, écrivait-il à Dumas, ont imaginé l’affaire ; l’ivrognerie et la crapule l’ont nourrie et la malice l’a fait éclater[1]. » La Compagnie lui donna en partie satisfaction : elle révoqua Weymar.


3. Le personnel militaire.

Regardons maintenant du côté du personnel militaire.

À la fin de 1731, il n’y avait à Chandernagor qu’une seule compagnie avec un effectif de 64 blancs et une trentaine de topas. C’était trop peu pour inspirer le respect. Dirois n’avait cessé de représenter l’insuffisance de ce nombre ; Dupleix reprit ses arguments et ses doléances, auxquels les événements de Cassimbazar vinrent donner un nouveau poids. À son avis, il fallait au moins 300 hommes dont les deux tiers français et l’autre tiers topas. La Compagnie finit par entendre raison et sur ses propositions, elle constitua deux compagnies de 110 hommes chacune, non compris l’état-major et les topas, et dès le mois d’octobre 1732 donna l’ordre à Lenoir de faire passer 156 hommes au Bengale. Un premier détachement de 37 hommes partit le 28 février 1733 et un second de 21 hommes le 15 septembre. Il fut

  1. A. P. 102, p. 328.