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de Pondichéry invita celui de Chandernagor à lui faire passer désormais les déserteurs qui lui seraient rendus ; par la distance qui sépare Pondichéry des autres établissements étrangers, la Carnatic offrait plus de barrières que le Bengale. Les désertions continuèrent néanmoins d’être assez fréquentes chez toutes les nations.

On sait quels surnoms fantaisistes portaient la plupart de ces soldats. Les uns tenaient à leur origine, tels Picard, Normand, Tourangeau, d’autres à leur caractère ou à leur tournure d’esprit, tels Tourne à tout vent, Beau soleil, Fleur d’orange, Passe-partout, Sans chagrin, Serpolet, Va de bon cœur, la Fortune, Dieu le veut, la Pensée, la Poussière, la Sagesse, etc. Nous avons relevé tous ces noms dans les registres ; les Fanfan la Tulipe appartiennent beaucoup moins à la légende qu’ils ne le paraissent. Mais que de déchéances, que de misères se cachent parfois sous ces noms qui claironnent comme un appel à la joie et au bonheur[1] !


4. Les travaux publics.

Un dernier mot sur ce que nous appelons aujourd’hui les travaux publics. Nous sommes mal renseignés sur la nature et l’importance des travaux que Dupleix fit exécuter. Il pourra bien dire, dès 1734, qu’il avait transformé Chandernagor, mais cette appréciation doit s’entendre surtout du commerce. Les bâtiments et constructions se ressentirent moins de son activité. Il semble n’avoir entrepris que des travaux nécessaires et négligé toutes dépenses somptuaires. On a déjà vu qu’en 1732, il com-

  1. On trouvera on appendice (appendice n° II) un état plus détaillé des mutations du personnel tant civil que militaire.