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Dumas, comme Labourdonnais, comme Lenoir et comme tous ses contemporains occupant des situations analogues à la sienne, ait consacré tous ses soins à organiser des affaires pour parvenir, si possible, à la fortune. Il ne pouvait pas espérer retirer de gros bénéfices du commerce d’Europe, où il n’était intéressé que par les port-permis très limités dont jouissaient les employés de la Compagnie, mais il avait toutes chances, avec quelque habileté et un peu d’audace, d’obtenir de meilleurs résultats dans le commerce d’Inde en Inde. Nous allons voir ce qu’il fit dans ces deux champs ouverts à son activité et d’abord étudions le commerce d’Europe.


Année 1731.

Lorsque Dupleix arriva à Chandernagor, en septembre 1731, tous les contrats de marchandises pour l’année courante étaient passés depuis longtemps ; le Conseil de Chandernagor avait autorisé ces contrats jusqu’à concurrence de 1.400.000 roupies. Mais les marchandises n’étaient pas encore expédiées et leur départ pouvait ne pas s’effectuer aisément en raison des difficultés que nous avions avec le nabab, maître de la navigation de l’Hougly. Ces difficultés étaient la suite de l’affaire Malescot et de la non-exécution par nous des conditions financières du firman de 1718 et du paravana de 1722. Dupleix envisagea un instant la possibilité d’une action militaire contre le nabab, ainsi que l’avait recommandé le Conseil supérieur, mais on lui avait dit aussi d’agir pour le mieux, sans lui donner d’ordres précis ni lui prescrire d’action décisive. Dupleix calcula que, pour faire impression sur le nabab, il lui faudrait une garnison d’au moins trois cents hommes à Chandernagor, dont les deux tiers euro-