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Il n’est pas question de commercer les armes à la main et son intention n’est pas, en augmentant d’une compagnie la garde de la loge, que vous comptiez sur vos forces de manière à prétendre faire la loi au gouvernement. Vous y réussirez d’autant moins que vous avouez vous même la nécessité où se trouvent les Anglais et Hollandais de payer des sommes beaucoup plus considérables que nous, quoique leurs garnisons soient plus fortes que la vôtre[1]. »

Le départ des bateaux put dès lors s’effectuer sans difficulté. Ils étaient trois : la Vierge-de-Grâce, le Jason et l’Argonaute. Partis de Pondichéry, le premier le 29 juillet, les deux autres le 4 août, ils vinrent conformément aux instructions de 1729, directement à Chandernagor sans s’arrêter à Coulpy. Dupleix nous a donné une longue énumération des marchandises qui leur furent confiées dans une lettre du 18 janvier 1732, à laquelle la Compagnie répondit le 16 octobre 1733. Nous retiendrons seulement de cette correspondance que les chargements furent faits dans de bonnes conditions et que les réceptions répondirent assez exactement aux commandes. La Compagnie en témoigna sa satisfaction à Dupleix ; elle lui fit seulement observer ainsi qu’au Conseil par lettres différentes du 13 octobre 1732 qu’avec un peu plus de soin on aurait pu faire tenir plus de marchandises. L’arrimage avait été défectueux ; il fallait prendre modèle sur les Anglais qui à égalité de tonnage chargeaient toujours plus de marchandises que les Français.

La Vierge-de-Grâce était partie le 10 décembre et les deux autres navires le 19 janvier. Ils arrivèrent en France le 9 juin et le 29 juillet.

Cette opération fut pour Dupleix la première occasion

  1. A. P., 102, p. 123.