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comme argent comptant les draps et autres marchandises que la Compagnie et nous nous vous envoyons ; nous savons que ces fonds là ne rentrent que peu à peu ; mais ils ne laissent pas d’être un objet et un fonds réel sur lequel on peut emprunter[1]. »

Quoiqu’il on soit de ces contestations, la Compagnie avait destiné deux vaisseaux seulement cette année pour aller au Bengale, le Philibert et la Duchesse, avec 40.000 marcs de matières. Présumant que Dupleix, comptant sur un troisième navire, aurait pu « contracter » plus de marchandises qu’il n’en fallait, elle lui avait en même temps donné l’ordre d’expédier avant la fin de l’année un vaisseau à Pondichéry avec 300 balles de grosses marchandises pour entrer dans le chargement des bateaux qui partiraient de la côte de Coromandel.

Outre ces 40.000 marcs, le Conseil supérieur en fit passer 5.000 autres pour remplacer les 10.000 roupies consommées l’année précédente par le Saint-Pierre et le Saint-Joseph. Il s’excusait de ne pouvoir faire davantage ; ce qu’il avait lui-même reçu n’était pas à beaucoup près suffisant pour fournir à ses engagements, payer les lettres de change qui lui viendraient de Moka, entretenir les comptoirs de Mazulipatam, Mahé et Surate et pour envoyer tous les effets demandés par les îles, sans compter les fonds absolument indispensables pour acheter à Mahé une quantité de poivre suffisante pour les vaisseaux de l’année suivante[2].

Au moyen de ces fonds représentant un peu plus de 900.000 roupies, augmentées de 500.000 que le Conseil fut autorisé à emprunter, de 30.000 du port-permis des

  1. C. P. 1, p. 292.
  2. C. P. 3, p. 270.