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officiers, de 324.000 livres de marchandises apportées d’Europe et d’une traite de 30.000 roupies tirée sur la Compagnie, Dupleix disposa de près de deux millions de roupies. Dès le mois le mars il avait été autorisé à contracter pour 1.500.000 ; en avril il avait déjà dépassé ce chiffre et était arrivé à 1.779.000, après un emprunt de 400.000 roupies pour donner des acomptes aux marchands[1].

Il devait acheter surtout des marchandises grosses. Les syndics et directeurs préposés aux ventes à Nantes venaient de signaler qu’il restait dans leurs magasins beaucoup de marchandises fines invendues. Ce fut pour le Conseil supérieur une nouvelle occasion de faire valoir sa prévoyance :

« Permettez-nous de vous dire à cette occasion, écrivit-il à Chandernagor le 21 juin, que nous avons eu raison de vous recommander annuellement de vous attacher par préférence aux grosses marchandises, qui encombrent davantage, sont toujours de défaites et donnent plus de profit que les fines. Votre but en faisant dominer le fin dans vos envois a été de les rendre plus riches ; vous vous êtes peu mis en peine du dérangement que cela pouvait causer aux affaires de la Compagnie en France et aux Indes ; car enfin vous n’avez pu faire de si forts retours qu’en vous endettant et il nous a fallu chaque année nous priver d’une grande partie des fonds qui nous étaient destinés, pour vous mettre en état d’acquitter vos dettes. Vous n’ignorez pas que ces remplacements de fonds nous ont mis annuellement hors d’état de faire travailler à l’avance icy, à Mazulipatam, à Mahé, à Surate et nous ont incommodés dans les opérations dont nous étions chargés. D’ailleurs ces marchandises fines, qui restent invendues à la Compagnie et celles qu’elle a été obligée de vendre avec peu ou point de bénéfice

  1. A. P. 1, p. 248.