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pies vis-à-vis des marchands. En dépit des précautions prises, il était impossible d’éviter les dettes.


1735.

Pour en répondre, Dupleix avait en magasin 70.000 roupies de marchandises et il comptait sur les fonds de France. Selon l’usage, il n’attendit pas leur arrivée pour « contracter » de nouvelles marchandises.

La Compagnie n’approuva pas que le Conseil de Chandernagor eut hésité à faire toucher à Pondichéry le vaisseau demandé par le Conseil supérieur et elle le « blâma » de l’avoir bondé de poivre malgré les ordres reçus ; elle lui recommanda de les exécuter à l’avenir avec plus d’exactitude et elle autorisa expressément le Conseil supérieur à donner à celui de Chandernagor telles instructions qu’il jugerait convenables pour faire toucher à Pondichéry l’un des vaisseaux du Bengale. C’était un désaveu manifeste du « peu d’attention » apporté par Dupleix à reconnaître une autorité supérieure[1].

La Compagnie envoya pour les prendre deux navires, le Duc d’Anjou et le Prince-de-Conty et affecta 40.000 marcs au chargement. Ces vaisseaux arrivèrent six semaines ou deux mois plus tard que d’habitude ; sur un ordre spécial de la Bourdonnais, le Prince-de-Conty s’en alla directement de Bourbon à Chandernagor.

Ce déroutement donna lieu à un incident qu’il convient de relater. Le Conseil supérieur s’en étant plaint à la Compagnie, celle-ci répondit le 30 octobre 1736 par ces quelques mots : « le parti que M. de la Bourdonnais a pris d’expédier le Prince-de-Conty en droiture pour le

  1. A. P., t. V. p. 9. Lettre de la Compagnie du 30 octobre 1736.