jour naissant la grande querelle qui devait éclater dix ans plus tard et qui paraît bien avoir été moins le résultat de circonstances fortuites que le long aboutissement de rancunes lointaines et de conflits mal dissimulés. Mais revenons au commerce.
Outre les fonds, le Prince-de-Conty et le Duc d’Anjou apportaient une certaine quantité de marchandises et notamment des draps. La Compagnie s’obstinait à en envoyer plus que les comptoirs n’en demandaient ; après les envois de 1735, le comptoir de Pondichéry en eut 500 balles dont 101 retour de Moka, où elles n’avaient pu se vendre. La Compagnie justifia les dernières expéditions par l’ouverture de la loge de Patna où l’on pouvait plus aisément les écouler. Le gros obstacle à leur défaite était toujours la question de prix ; les draps anglais se vendaient moins cher que les nôtres et leurs couleurs étaient meilleures. Dupleix en avait envoyé des échantillons à Paris pour tâcher d’obtenir l’envoi de pareilles qualités.
La vente présumée de ces draps était une recette des comptoirs qui s’ajoutait aux fonds en numéraire. Sur le stock dont il disposait le Conseil supérieur en fit passer à Chandernagor 160 balles d’une valeur d’environ 55.000 roupies. Les sortes envoyées furent surtout des londrins et des vingtains.
Nous n’avons pas les chiffres d’expédition du Duc d’Anjou et du Prince-de-Conty. Nous savons seulement que toutes les opérations terminées, le Conseil de Chandernagor ne devait aux marchands que 25.000 roupies, mais qu’il avait en magasin des effets pour une somme plus considérable ; il avait donc devant lui quelques réserves. Pour arriver à ce résultat, le chargement des deux navires fut un peu plus faible que les années précé-