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furent pas aussi fiévreuses ni hâtives que les deux années précédentes ; la disette avait cessé à la côte Coromandel et les besoins de riz étaient moins urgents. Plusieurs bateaux, la Concorde, le Neptune, le Pondichéry, etc., s’en allèrent au Bengale y porter ou en rapporter des marchandises. Dumas avait prié Dupleix en presque toutes ses lettres de les lui envoyer de bonne heure, afin que revenant à Pondichéry dans le courant de janvier, il fut possible de leur donner une destination convenable. Non seulement Dupleix ne fit aucune attention à ses prières, mais il parut au contraire avoir pris à tâche de les expédier plus tard qu’à l’ordinaire. Le premier ne quitta le Gange que le 3 janvier, à une époque où il aurait dû se trouver à Pondichéry. Le Pondichéry, destiné à la côte malabar, n’arriva que le 5 mars, trop tard pour aller à Mahé. Si le Conseil supérieur n’avait pris le parti d’y envoyer auparavant le Saint-Joseph, il n’eut pas eu de bateau pour en rapporter les poivres nécessaires aux chargements de fin d’année. Le Conseil craignait que ce bateau ne fut pas suffisant. Ainsi par la faute ou la négligence du Conseil du Bengale, la Compagnie risquait de n’avoir pas sa provision de poivre. Dumas pria Dupleix de renvoyer désormais les navires du 15 décembre au 10 janvier au plus tard[1].

La Compagnie fut très mécontente et en fit les plus vifs reproches tant au Conseil supérieur qu’à Dumas personnellement. Dumas remercia la Compagnie de l’attention qu’elle avait eue en lui écrivant particulièrement à ce sujet ; mais il fit observer qu’il n’était pas plus que personne le maître de la mer et des vents ni des événements qui peuvent retarder le départ d’un vais-

  1. C. P. t. II, 67.