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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/316

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d’argent et le surplus en roupies arcattes avec le bénéfice de leur conversion, suivant les désirs exprimés par Dupleix. Si ces fonds étaient insuffisants, Dumas devait faire tout son possible pour faire passer à Dupleix le supplément qui lui était demandé, sans cependant se dégarnir lui-même. La Compagnie exigeait au surplus que les discussions particulières qui pouvaient exister entre eux ne portassent aucune atteinte au bien du service ; elle ne voulait point en entendre parler[1].

On a l’impression en lisant ces instructions, que la Compagnie, sans témoigner la moindre défiance à l’égard de Dumas et du Conseil supérieur, avait comme une sorte de préférence pour Dupleix et appréciait davantage le commerce du Bengale, plus varié et plus lucratif. Dumas en eut connaissance le 11 avril 1740 par le Saint-Géran et écrivit aussitôt à Dupleix qu’il pourrait compter sur tous les fonds qui lui étaient réservés mais qu’il ne devait pas s’attendre à en recevoir davantage. Le Conseil supérieur avait lui aussi des besoins à satisfaire, des contrats à exécuter.

Mais la révolution survenue cette année à la côte Coromandel, en y empêchant à peu près tout commerce, vint subitement favoriser les intérêts de Chandernagor, même au delà des désirs de Dupleix. Les Marates avaient, comme on l’a vu plus haut, envahi le Carnatic ; le nabab Dost Ali Khan avait été tué le 20 mai aux défilés de Canamay avec un de ses fils et un grand nombre de ses officiers et une panique générale s’était répandue dans tout le pays. Les habitants se sauvaient en masse dans les places au bord de la mer, la veuve du nabab se réfugia à Pondichéry tandis que Chanda-Sahib, son

  1. A. P., t. VI. Lettre du 26 septembre 1739.