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gendre, allait s’enfermer dans Trichinopoly dont il était gouverneur. Les tisserands de notre colonie abandonnèrent leurs métiers pour sauver leur vie et les marchands ne purent par suite nous fournir les marchandises convenues. Mis ainsi dans l’impossibilité d’effectuer les chargements prévus et ne voulant pas immobiliser les vaisseaux de la Compagnie. Dumas aima mieux faire passer à Chandernagor les fonds dont il disposait et il pria instamment Dupleix de faire tous ses efforts, malgré l’heure tardive, pour charger un troisième navire.

Dupleix avait déjà reçu en mars 100.000 roupies par la Rose ; après l’arrivée du Saint-Géran, il reçut encore en mai 304.000 roupies par ce vaisseau lui-même et 50.000 piastres par la Marie-Gertrude, 400.000 roupies le 1er juin, 200.000 roupies et 528 marcs de matières le 28 juillet, 352.000 roupies et 290 marcs le 5 août, 200.000 roupies le 18 août, enfin 250.000 roupies le 15 septembre. C’était à cette date 400.000 roupies de plus que la somme annoncée le 1er juin et ce ne fut pas tout. Le 1er octobre Dumas envoya encore 4.950 marcs de piastres non converties en roupies et le 9 octobre 80.000 roupies. Dupleix eut en somme 600.000 roupies au delà des fonds que la Compagnie lui avait destinés. Jamais il n’avait disposé de moyens d’action aussi puissants. Il reçut encore par différents envois 650 candis de poivre, 50 candis de kaire et 50.363 livres de bois rouge.

Il put ainsi charger dans les meilleures conditions le Saint-Géran (cap. Latouche-Poret) et le Fulvy (cap. Grout de Saint-Georges), tous deux de 600 tonneaux qui lui arrivèrent le premier le 17 mai et le second beaucoup plus tard. Le Saint-Géran repartit le 17 novembre. Dumas avait annoncé un troisième navire, le Phénix, mais au dernier moment il lui parut plus urgent de l’envoyer à la