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leurs comptoirs et tenus à infiniment de respect pour les autorités indigènes considérées comme invincibles à la côte et inattaquables dans l’intérieur. Les guerres civiles étaient leur plus grave souci, car elles paralysaient les affaires et arrêtaient tout commerce ; aussi nul ne songeait à les faire naître et à les entretenir. Les Anglais et les Hollandais poussaient même la crainte des complications au point de ne faire de commerce avec les indigènes que par l’intermédiaire de marchands indiens ; ils se contentaient, pour tout bénéfice, des droits de douane dont ils frappaient les marchandises à l’entrée dans leurs établissements.

Les premiers venus parmi les Européens furent, comme on le sait, les Portugais qui à partir de 1500 jouirent pendant un siècle et demi d’un monopole commercial absolu. La suprématie leur fut ensuite disputée par les Hollandais qui leur enlevèrent successivement les factoreries de Cochin (1661), Cranganore (1662), Cannanore et quelques autres comptoirs moins importants ; en 1725 les Portugais ne possédaient plus que le vaste territoire de Goa, Basseïn et les établissements de Diu et de Daman à la côte est, le bandel ou port d’Hougly dans le Bengale et St -Thomé à une lieue au sud de Madras.


Les Hollandais avaient fondé pour l’exploitation du commerce de l’Inde une société dénommée « Compagnie unie des Pays-Bas pour les Indes Orientales ». La première factorerie qu’ils fondèrent fut Paliacate près Madras en 1609. En 1616, ils s’établirent à Surate, qui était alors la ville la plus importante de toute la côte occidentale, puis ils créèrent des agences à Ahmedabad et à Agra. De 1661 à 1664, ils s’emparèrent de presque tous les établissements portugais. En 1664, ils fondèrent la loge