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Dupleix ne dédaignait pas non plus de faire des affaires avec les Anglais et les Hollandais, avec les premiers surtout. Il leur vendait et achetait des marchandises et ils firent en commun plusieurs armements. Plein de confiance en leur loyauté, il ne lui arriva pas toujours d’être payé de retour, mais même en cette occurrence, aucune animosité à leur égard, aucune critique faisant présager les terribles rivalités de l’avenir.

En dehors de ces idées générales qui dominent les conceptions commerciales de Dupleix, le récit même des opérations où il se trouva engagé ne présente pas un grand intérêt pour l’histoire, même pour son histoire personnelle. Rien n’est fastidieux ni monotone comme le récit de l’armement d’un navire. Aussi, à part quelques particularités qui méritent d’être notées, nous contenterons-nous le plus souvent d’une simple indication des voyages qui furent entrepris. Les opérations chevauchant en général sur deux années, de novembre ou décembre à mai ou juin, nous leur consacrerons dans leur ensemble un double millésime avec les deux ou trois derniers mois de l’année comme point de départ[1].


1731-1732.

Lorsque Dupleix arriva à Chandernagor le 28 août 1731, les opérations de l’année 1730-1731 étaient terminées ; une partie de celles de l’année en cours était déjà engagée, il en restait cependant encore quelques-unes qui ne se préparent guère qu’à l’automne pour se terminer en janvier ou en février. Dupleix plein d’ardeur voulut tout

  1. On trouvera en appendice un état plus détaillé de ces opérations. Il nous a paru préférable de ne pas en encombrer l’histoire elle-même et de n’en donner ici qu’un exposé général.