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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/339

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dont son parent est revêtu et je crois sans doute que c’est ce qui aura fait prendre le parti à son parent de l’éloigner de lui, d’autant plus que la qualité d’ambassadeur du roi très chrétien n’est point compatible avec celle de très petit marchand qu’avait son parent dans une des échelles du Levant… De tels gens ne servent qu’à avilir la nation : il en sort (Villeneuve allait partir pour Djedda) avec tout le mépris que vous pouvez imaginer. »

Le Chandernagor revint de la mer Rouge à Pondichéry le 10 septembre ; il ramenait tous les employés de Moka et toutes les marchandises. Vers le même temps, le Saint-Joseph allait partir pour Moka avec un chargement de marchandises. Mais on était à la veille d’une guerre avec les gens du pays et l’on jugea plus prudent de le désarmer.

Depuis plusieurs années en effet le gouverneur exigeait d’Ingrand, chef de notre comptoir, différentes sommes à titre d’emprunt et prélevait des droits excessifs sur nos marchandises sans qu’il fut possible de lui faire entendre raison. Ingrand avait proposé à la Compagnie dès 1734 d’armer un vaisseau d’Europe pour réclamer aux Arabes les sommes dues à la Compagnie pour exaction et les droits exigés par eux au delà de la teneur des traités. La Compagnie entra dans ces vues et pria le Conseil supérieur de s’y conformer. Le Conseil fit choix pour l’expédition du vaisseau d’Europe le Maurepas, auquel il joignit le Saint-Pierre, le Héron et le brigantin l’Indien.

L’expédition, dont le Maurepas formait l’unité principale, partit de Pondichéry au début de 1737 et, sans courir le moindre danger, eut un heureux succès. Les affréteurs du Saint-Joseph furent autorisés à charger leurs marchandises sur les vaisseaux de l’expédition, à la