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talier, l’un des plus chauds du monde, y fut trouvé mort d’épuisement.


Quatre affaires méritent cette année de retenir notre attention par leurs particularités : le voyage de la Naïade à la côte d’Afrique, celui du François à Bassora, la création d’un consulat français en cette ville, et le projet de reconnaissance des terres australes.

Le voyage à la côte d’Afrique était nouveau. Des navigateurs avaient dit à Dupleix qu’il serait possible d’abréger de 15 à 20 jours le voyage des vaisseaux d’Europe en passant au sud des Maldives. Dupleix résolut de se rendre compte si les vents ou courants nous seraient effectivement favorables aux époques voulues pour l’aller ou le retour de nos navires et envoya en reconnaissance la Naïade, cap. Tully. Toutefois, la Naïade devait d’abord aller à Anjouan et Mohéli voir s’il y avait des cauris, puis se rendre à la côte d’Afrique, visiter les ports de Mélinde, Mozambique et Sofala, lever les plans de tous les lieux où elle mouillerait, s’instruire autant qu’il lui serait possible du commerce des Portugais et des forces dont ils disposaient ; c’est seulement à son retour qu’elle devait rechercher la route au sud des Maldives. Le plan, sans être audacieux, justifiait d’une certaine initiative ; évidemment, Dupleix ne se contentait pas de suivre les voies consacrées par la routine ou par les habitudes.

La Naïade partit de Chandernagor en décembre 1736 avec un chargement de 20.000 roupies pour le compte de Dupleix ; à son passage à la Grande Comore, elle toucha sur des rochers, qui ne l’endommagèrent pas assez gravement pour l’empêcher de continuer son voyage, mais à son arrivée à Mozambique, il fallut l’échouer, après avoir