Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/354

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consulaire, Dupleix répondit à Damas que ce serait être libéral aux dépens du Bengale et qu’il n’avait point d’ordres à recevoir de Pondichéry. Ces ordres, il les attendait de France où il les provoqua par une lettre particulière, qui resta inconnue de Dumas[1].

Le consul désigné fut Jogues de Martinville, second du comptoir de Cassimbazar, arrivé depuis moins de deux ans au Bengale et qui, sans être en opposition avec Dupleix, n’était pas cependant l’une de ses créatures. Le choix de Martinville était déjà arrêté et connu, lorsque Dupleix présenta ses observations[2].

« Ces observations, disait le Conseil supérieur, ne partent que du chagrin qu’a eu le Conseil de Chandernagor devoir que la Compagnie nous en ait adressé les patentes. Cela est si vrai que par notre lettre du 28 juin nous l’avions prévenu que la Compagnie devait nous envoyer ces patentes et qu’il a attendu à nous faire réponse qu’il eut su la personne qu’elle avait nommée au Consulat.

« Messieurs de Chandernagor ne balancent point à vous écrire qu’ils sont les seuls depuis longtemps qui font ce commerce. Il est vrai qu’ils voudraient être les seuls à faire le commerce de l’Inde… Ce qu’ils écrivent à la Compagnie que le commerce à Bengale doit passer par les mains du directeur en est une

  1. A. P., t. V, p. 82.
  2. Martinville, désigné pour servir dans l’Inde à la fin de 1731, s’était embarqué à Lorient le 1er février 1732 et dès son arrivée à Pondichéry avait été nommé, par délibération du Conseil supérieur du 29 décembre, second par intérim de la loge de Mahé, en remplacement de Bunel rentrant en France. Au retour de celui-ci en 1733, il fut nommé second de la loge de Cassimbazar et sous les ordres de Burat.

    C’est là que vinrent le trouver les ordres de la Compagnie pour Bassora. Martinville n’arriva à Pondichéry que le 28 février 1738 et comme le bateau de Perse venait de partir, il dut attendre près d’un an avant de rejoindre son poste. Il ne quitta Pondichéry que le 8 février 1739 par le Mercure.