Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/355

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preuve. Leur but est d’empêcher les particuliers d’armer à Bengale.

« Ils avancent encore mal à propos, au sujet du droit de consul, que nous serons libéraux à leurs dépens, comme si toute l’Inde ne savait pas que leurs vaisseaux sont presque entièrement chargés pour le compte des étrangers et que les employés de Chandernagor n’y ont que très peu d’intérêt, au lieu que les marchandises qui composent les cargaisons de nos vaisseaux tant à fret qu’à l’armement appartiennent aux négociants français de Pondichéry. Il est aisé de faire beaucoup d’armement quand il faut peu de capital et qu’on trouve des étrangers qui les chargent. Nous avions passé à Messieurs de Chandernagor l’extrait de votre lettre où vous nous marquez de nous concilier avec eux pour régler le droit à accorder au Consul, nous comptions qu’en réponse ils nous auraient marqué leur sentiment ; ils se contentent de nous renvoyer à ce qu’ils vous écrivent et ajoutent qu’ils ne pensent pas recevoir d’ordres de Pondichéry là-dessus. Il est bien vrai qu’ils sont dans l’usage de faire peu de cas des ordres de Pondichéry. Nous ne serons point libéraux à leurs dépens ; nous avons plus d’intérêt qu’eux à ne pas accorder au consul plus qu’il n’est raisonnable. Nous estimons qu’on ne peut lui donner moins d’un cent pour les cargaisons. Les particuliers seront bien dédommagés de ce droit par les services que leur rendra une personne capable que sa résidence aura mis au fait du commerce du pays, qui connaissant les bons marchands fera vendre avec sûreté et prendra à l’avance des mesures pour la vente des cargaisons. Nous faisons une grande différence d’un consul résidant sur les lieux d’avec un subrécargue qui, le plus souvent, doit son poste moins à son mérite qu’à la faveur et à la protection.

« L’exemple du consul anglais que Messieurs de Chandernagor vous citent, supposé que ce qu’ils disent soit vrai, ne vient point à propos pour rendre suspecte la probité d’un consul ni celle de M. Martinville. Nous avons très bonne opinion de lui pour croire qu’il tient une conduite semblable. Les craintes qu’ils parais-