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fréquente de leurs intérêts, Dupleix avait été assez prévoyant ou assez habile pour ne rien perdre. Eliot repassa en Europe par un navire français.

Dupleix eut également à se tenir sur la défensive avec les Hollandais. Il eut avec Huyghens, second du comptoir de Chinsura, des règlements de compte assez difficiles, à propos de sandal et de planches de doublage. Huyghens se prétendait lésé et Dupleix lui répondait (26 décembre) : « Il y a longtemps que je fais des affaires de conséquence. Je ne crois pas avoir jamais donné lieu de penser qu’un sordide intérêt ait été mon guide, ni que j’ai jamais manqué à ma parole. »


1740-1741.

L’inconstance était une des règles de la Compagnie. Il n’y avait pas deux ans qu’elle avait résolu à nouveau de s’intéresser dans le commerce d’Inde en Inde et elle avait fixé à un quart sa participation dans tous les armements particuliers. Sans attendre les résultats de cette expérience et sous prétexte que ce commerce devenait de jour en jour plus mauvais et que l’emploi de ses fonds lui serait plus avantageux dans le commerce d’Europe, elle décida tout d’un coup (lettre du 18 février 1741) de retirer ses fonds du commerce particulier. Elle calculait que par cette mesure 40.000 pagodes au moins resteraient disponibles. Si l’on admet que cette somme représentait le quart du commerce d’Inde en Inde — et c’est la première indication précise que nous en trouvions — ce commerce roulait bon an mal an autour de 160.000 pagodes, soit 1.600.000 livres, dont la plus grande partie pour Chandernagor.

Malgré cette décision, le Conseil de Chandernagor