Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/374

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terminait pas par des pertes et que Dupleix ajouta encore quelque chose à ses bénéfices antérieurs.

Si nous nous en tenons à notre évaluation moyenne de 12.000 roupies par an. Dupleix en dix ans aurait augmenté sa fortune dans l’Inde de 120.000 roupies, soit plus de 400.000 livres. Avec les biens qu’il avait recueillis en France, il devait se trouver alors possesseur dune fortune globale de 550 à 600.000 livres. La Bourdonnais et Dumas avaient mieux réussi.

Sa correspondance nous fait connaître par quels moyens ces fonds parvenaient en France. Les uns étaient réguliers ; ils consistaient en traites ou en port-permis ; ceux-ci pouvaient donner 25 % de bénéfices. Les autres moyens était ingénieux mais peu réglementaires. Il s’agissait de valeurs tels que bijoux, or, soies fines, etc., qui ne pouvaient pénétrer en France que par contrebande, ou moyennant des droits prohibitifs. Dupleix avait à Amsterdam comme correspondant un négociant en vins nommé Pauw. Il lui avait déjà fait passer quelques fonds en 1735, par l’intermédiaire de son ami Sichtermann. Les 20.000 roupies de 1736 suivirent la même adresse. Pauw devait les faire parvenir à Bacquencourt par la voie qui lui paraîtrait la plus sûre.

« Je le prie, écrivit alors Dupleix à son frère le 13 novembre, de te donner son avis sur le transport des dites marchandises en France soit par terre soit par mer. Tu verras laquelle des deux voies est la plus convenable. Celle par mer me paraît la moins sujette à bien des inconvénients, puisque tu les pourras faire venir dans un port où ton poste peut te procurer bien des facilités que d’autres n’ont point. Le transport jusqu’au voisinage de Paris serait facile et de là dans ton carrosse jusque chez loi et de là jusque chez Madame Leleu qui a la pratique