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généralise, on peut estimer à 80.000 roupies au maximum les sommes que Dupleix engagea bon an mal an dans les différentes opérations auxquelles il prit part. Si certaines d’entre elles se traduisirent par des bénéfices de 50 %, d’autres aboutirent à des pertes sensibles, soit par naufrage, soit pour tout autre motif. En estimant à 15 ou 20 % le bénéfice moyen de chacune d’elles on ne doit pas être très éloigné de la vérité. Dans le premier cas, cela ferait 12.000 roupies et dans l’autre 16.000. Si l’on s’étonne de la modicité de ces chiffres, nous rappellerons que 12.000 roupies faisaient déjà 42.000 livres et que la solde annuelle de Dupleix était seulement de 5.000. Enfin la valeur de l’argent n’était pas la même qu’aujourd’hui.

Nous avons comme une confirmation de ce chiffre hypothétique par certains envois de fonds que Dupleix fit en France à diverses époques. En 1732, il envoya 128 marcs d’argent soit environ 3.250 livres par lettre de change à l’ordre de son frère et en 1733, 20 marcs de piastres ou 960 livres — (le marc de piastre valait 48 livres)[1]. Les chiffres de 1734 et 1735 ne nous sont pas connus. En 1736, nous comptons 20.000 roupies, ce qui à raison de 3.70 la roupie, valeur intrinsèque, représenterait 74.000 livres. Cette somme s’ajouta à l’héritage paternel que Dupleix venait de recueillir. En 1737, il nous faut enregistrer une nouvelle somme de 29.000 roupies, soit 107.300 livres. Sur ces 29.000 roupies, 12.000 étaient en topazes.

Les années suivantes furent moins bonnes et même mauvaises. On peut admettre cependant que tout ne se

  1. A. P., 102, p. 273.