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Chaque navire avait ses pilotes, en principe on ne demandait pas le concours des étrangers. Nous en avions trois pour notre compte. Ces pilotes percevaient un droit de 800 roupies pour l’entrée d’un navire.

Le poste de Balassor, assez peu qualifié pour se livrer à des opérations commerciales, était tenu par un employé de second ordre, assisté lui-même d’un commis d’un grade encore moins élevé. On faisait généralement choix de fonctionnaires à intelligence limitée. En 1732 le chef du comptoir était un homme déjà fatigué et vieilli nommé Jourdan.

À part une fourniture de 2.500 pièces de sanas en 1734 on connaît mal les opérations qui furent faites au temps de Jourdan. Celui-ci mourut à la fin de mai 1735 et fut remplacé le 20 septembre par Ravet ; dans l’intervalle, les affaires furent gérées par un nommé Perrot. Le commis de Ravet fut un nommé Dauvergne. L’usage était que le nouveau chef rendit visite au faussedar, avec des présents exceptionnels : mais ce faussedar devant être prochainement remplacé, Ravet différa sa visite jusqu’à l’arrivée de son successeur. « Ce sont des dépenses, lui écrivait Dupleix, qu’on ne doit faire qu’à la dernière extrémité ». Ravet avait été chargé d’acheter pour 10.000 roupies de cauris, qui firent 460 sacs et furent embarqués pour France par le Duc d’Anjou[1].

La correspondance de Balassor, que nous avons eue sous les yeux, souligne le peu d’intérêt de ce comptoir. Il y est question de la vente de deux canons au nabab de Catec, d’un cadeau de deux lanternes au faussedar, de l’envoi de pattemars de Chandernagor à Pondichéry, enfin des opérations habituelles de pilotage.

  1. A. P. 102, p. 732.