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Balassor nous fournit en 1736 pour 30.000 roupies de cauris. Ravet vint passer quatre mois à Chandernagor de février à juin et fut remplacé pendant ce temps par Dauvergne. Malgré les instructions reçues de Dupleix, Dauvergne crut devoir rendre une visite officielle au nouveau faussedar, ce qui occasionna à la Compagnie des présents et des frais. Il remit contre argent au nabab de Calec des canons que ce dernier se flattait bien d’acquérir sans les payer. Dupleix transmit à Ravet une lettre de quelques habitants du bandel ou port de Balassor, lui demandant des secours pour réparer leur église qui tombait en ruines. Après avoir mûrement réfléchi, Dupleix pensa qu’il était plus convenable de laisser tomber cette église, bâtie sur terrain anglais et d’en reconstruire une autre sur notre terrain. « En effet, disait-il, il est bien plus à propos que les catholiqnes soient sous la protection des gens de leur même religion que sous celle des hérétiques ». Les choses s’arrangèrent toutefois d’une autre façon ; les habitants du bandel gardèrent leur église et leur curé et ce dernier reçut une indemnité de 100 roupies par an, s’il voulait bien venir dire la messe dans notre loge les dimanches et jours de fête.

Dans le courant de juillet 1737, Ravet fut nommé conseiller ; il pouvait en cette qualité rentrer au chef lieu. Comme on manquait de personnel de relève, on le pria d’attendre. Il eut beau alléguer qu’il était malade et avait besoin d’un médecin pour se faire soigner : on lui répondit qu’il y avait un chirurgien hollandais à Balassor. Son adjoint Dauvergne fut remplacé par Baudin.

Le nabab de Catec nomma un nouveau faussedar. Ravet dut, suivant l’usage, lui faire un présent de bienvenue, qui s’éleva à 533 roupies. Dans la visite qu’il lui fit pour celle circonstance, il resta assis sur une chaise