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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/38

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furent aussi bien secondés par leurs souverains qu’ils servirent eux-mêmes leur pays. Colbert, après de vaines tentatives de ses prédécesseurs pour coloniser Madagascar, pensa qu’on trouverait plus aisément dans l’Inde les ressources que la Grande Île s’était obstinée à refuser, et il fonda en août 1664 la Compagnie des Indes orientales.


I. Sa constitution.

Le but de cette fondation était déterminé dans le préambule de l’acte constitutif : « La félicité des peuples, y était-il dit, consiste non seulement en la diminution considérable des impositions que nous leur avons accordée depuis deux ou trois années, mais beaucoup plus au rétablissement du commerce de notre royaume par le moyen duquel seul l’abondance peut être attirée au-dedans… et se répandre sur le général des peuples, au moyen des manufactures, dans la consommation des denrées et de l’emploi d’une infinité de personnes que le commerce produit… ; nous nous sommes principalement attaché au commerce qui produit des voyages au long cours, étant certain et par le raisonnement ordinaire et naturel et par l’expérience de nos voisins que le profit surpasse infiniment la peine et le travail que l’on prend à pénétrer dans les pays éloignés… »

Il était, d’autre part, stipulé que la Compagnie, « outre le privilège exclusif de la navigation et du négoce dans les mers de l’Inde, conserverait en toute propriété, justice et seigneurie toutes les terres et places qu’elle pourrait acquérir, qu’elle pourrait envoyer des ambassadeurs au nom du roi au roi des Indes, faire des traités soit de paix ou de trêve, déclarer la guerre ou faire tous autres actes qu’elle jugerait à propos pour l’avantage de son