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alors que l’usage était de s’asseoir presqu’au ras du sol sur un siège très bas nommé esterre. Ravet se flatta ainsi d’avoir relevé l’honneur de la nation.

Ravet eut de longs démêlés avec un propriétaire maure qui avait bouché un canal servant d’écoulement aux eaux de la loge jusqu’à la rivière, et avait entrepris d’en ouvrir un autre qui lui convenait mieux. Il fallut presque recourir à la force pour trancher ce différend : Dupleix songea un instant à envoyer de Chandernagor 12 soldats et un sergent pour réduire le Maure à la raison.

Une procession brahmanique traversa notre loge un jour de fête : Ravet fut vivement désapprouvé par Dupleix d’y avoir donné son consentement. Cette prohibition nous paraîtrait aujourd’hui un peu singulière ; elle était alors toute naturelle.

Les opérations commerciales n’offrirent rien de particulier. Ravet reçut l’ordre d’acheter pour la Compagnie 1.870 sacs de cauris et du kaire de Ceylan. Au moment où il allait les faire passer à Chandernagor, un fort coup de vent s’éleva dans le fond du golfe de Bengale les 11 et 12 octobre et causa de nombreux dégâts. La navigation fut un instant paralysée : les pilotes ne purent faire leur service et la Reine étant arrivée sur ces entrefaites, ce fut un pilote anglais qui lui fit remonter le Gange.

Ravet rentra à Chandernagor en janvier 1738 et fut remplacé par la Marre. Celui-ci acheta pour la Compagnie des cauris, du kaire et du fer. Ce fer, fin et de second ordre, était demandé pour Manille.

Finiel remplaça la Marre au début d’avril 1739 et fut peu de temps après nommé conseiller des Indes, aux appointements de 1.500 livres. Il resta néanmoins à Ba-