Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/394

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mars suivant, c’est-à-dire près de quatre mois plus tard, lorsqu’il aurait arrêté tous ses comptes. Dupleix triomphait d’ordinaire de ces difficultés en empruntant à d’autres personnes : personne, faisait-il observer, n’avait jamais rien perdu avec les Français. En dehors de notre crédit propre, Dupleix pouvait toujours offrir à nos créanciers des garanties sérieuses : ainsi en octobre 1738, au moment où il cherchait à contracter un emprunt de 50 à 60.000 roupies avec Fatechem, il avait en magasin plus de 200.000 roupies de marchandises, dont 90.000 en coton, 10 à 15.000 en poivre, sans compter du cuivre en panelle, du soufre, du camphre et de la toutenague, mais il ne pouvait les vendre sans courir le risque d’y perdre plus qu’il ne convenait.

Le courtage de Cassimbazar rapportait à Indinaram ou à son fils de 7 à 800 roupies[1] ; d’où l’on devrait conclure que le mouvement de nos achats ne s’élevait qu’à 15 ou 20.000 roupies. Mais il y avait sans doute d’autres opérations auxquelles ils ne prenaient pas part ; autrement l’importance du poste n’eut pas été justifiée. Nous notons en effet qu’en 1736 une somme de 50.000 roupies fut envoyée à Burat pour acheter seulement des soies et sans doute il y eut d’autres acquisitions.

Le poste de Cassimbazar était en principe destiné à fournir des marchandises pour l’Europe, mais après l’établissement de la loge de Patna en 1734 il servit aussi à assurer le passage et le transit des marchandises y allant ou en revenant et ce ne fut pas une des moindres préoccupations de Burat. Les officiers du nabab arrêtaient constamment nos flottilles sous les prétextes les plus futiles et ne les relâchaient qu’après en avoir tiré de l’argent.

  1. Ars. 4744, p. 20.