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se servir du premier prêtre qui se trouverait, mais dans aucun cas d’un jésuite. « Il serait trop dangereux, lui disait-on, de leur permettre de dire la messe dans la loge de Cassimbazar. »

Cet ordre se rattachait évidemment aux difficultés religieuses pendantes à Chandernagor entre Lenoir et Dupleix, où celui-ci soutenait ouvertement les jésuites contre le Conseil supérieur.

N’ayant pu trouver un aumônier français, Burat prit un portugais à qui il donna une indemnité annuelle de 100 livres. C’était peu et en 1737 l’aumônier demanda une augmentation. On lui offrit 150 et même 200 roupies, s’il voulait rester, sinon le Conseil supérieur se déclarait prêt à le remplacer par un Italien. On ne trouva de capucin français qu’en 1740 avec le P. Pierre Omelaguin, qui reçut les pouvoirs nécessaires de l’évêque de Miliapour. L’ostracisme des Jésuites à Cassimbazar subsista ainsi jusqu’aux derniers jours de la direction de Dupleix, encore qu’à Chandernagor même il fut parvenu à leur faire obtenir gain de cause contre le Conseil de Pondichéry.


Patna.

On chercherait en vain aujourd’hui à Patna les ruines ou même les vestiges de la loge que les Français y fondèrent au xviiie siècle. Lors de la visite que nous y fîmes le 9 février 1911, nous avons vu une église portugaise entourée d’un cimetière où l’on trouve des tombeaux portant le nom de familles françaises. Sur les indications d’un indigène et du commissaire anglais lui-même, nous nous sommes rendus au bord du Gange, non loin de cette église, dans le quartier appelé Mittengatte, à un endroit dénommé France-Joseph. Là, sur un terrain suré-