Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans la Compagnie d’Occident ou de la Louisiane, constituée en 1717 et les fusionna enfin toutes ensemble en mai 1719 on une société unique qui prit le nom de Compagnie perpétuelle des Indes, ou plus simplement Compagnie des Indes.

Il serait trop long et hors de notre sujet de raconter les nombreuses vicissitudes par lesquelles passa cette Compagnie durant l’application du système, dont elle était pour ainsi dire la pierre angulaire ; ce récit appartient plutôt à l’histoire même de notre pays. Il suffit de rappeler qu’après l’échec de Law, il fallut liquider toutes les opérations qu’il avait entreprises et reconstituer sur un nouveau pied celles qui pouvaient encore vivre : la Compagnie des Indes était du nombre.

La liquidation, commencée dès la fin de décembre 1720, quelques jours seulement après la fuite de Law — il était parti le 13 — fut achevée en juillet 1722 et se termina par un beau feu de joie où l’on brûla tous les registres, actes et papiers qui avaient servi à l’établir. Comme résultat, il fut reconnu à la Compagnie un capital de 112 millions de livres représenté par 56.000 actions, dont 48.000 actions entières de 2.000 livres et 80.000 dizièmes d’actions. Ce chiffre doit être considéré comme celui sur lequel la Compagnie reposa réellement (Arrêt du 22 mars).

Un arrêt du surlendemain 24 régla en quelque sorte sa constitution. Rien n’était modifié au programme général tracé par Colbert, et la Compagnie nouvelle pouvait, comme sa devancière, déclarer la guerre et faire des traités sous la réserve de la suzeraineté du roi. Son champ d’action était même plus étendu ; elle ne gardait pas seulement le privilège exclusif du commerce des Indes et de celui des îles de France et de Bourbon, depuis le Cap de