Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/41

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Bonne-Espérance jusqu’à la mer Rouge et aux mers de Chine, mais elle recevait encore celui de la côte occidentale d’Afrique, du Cap de Bonne-Espérance au Cap Blanc, et celui de la côte de Barbarie, du Cap Blanc à Tunis, et elle conservait la Louisiane comme héritage de la Compagnie d’Occident. Elle perdit, il est vrai, en 1730 le commerce de la Barbarie, qui fut rendu à une société particulière, et en 1731 la Louisiane, qui fut rétrocédée au roi, mais elle garda le Sénégal jusqu’à l’expiration de son privilège en 1770.

Le même arrêt fixa son capital de 112 millions de livres, lui rendit la ferme des tabacs, dont le revenu était évalué à 2.500.000 livres[1] et lui attribua les droits du domaine d’Occident, estimé 333.333 livres, qui étaient des droits de douane sur les produits des colonies françaises d’Amérique. Un arrêt du 31 août suivant ajouta à ces divers droits le monopole de la vente des cafés et un autre du 15 février 1724 lui donna le monopole de l’émissions des loteries. L’édit de juin 1726 la confirma dans la possession de ces divers monopoles et la déchargea de toutes ses obligations passées.

La Compagnie ne conserva pas longtemps tous ces monopoles. Les revenus du domaine d’Occident et le monopole des loteries lui furent retirés par l’édit de juin 1725 et elle échangea en 1730, pour une durée de huit ans, la ferme des tabacs contre une redevance annuelle de 7 millions ½ pour les 4 premières années et de 8 millions pour les quatre dernières. Ce bail fut renouvelé au même prix en 1738 pour six nouvelles années. Quant

  1. Cette ferme lui fut donnée pour tenir lieu d’une rente de 3 millions de livres par an, dont le roi était débiteur envers la Compagnie d’Occident, comme remboursement par elle, au cours de l’application du système, de 100 millions de billets d’État.