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Baghelpour, Monghir, enfin Fattona où les Hollandais et les Anglais avaient chacun une maison. La longueur totale du voyage avait été de 201 lieues ou 205 cosses. Il n’y avait eu aucun incident sérieux de navigation ; les courants avaient été parfois un peu rapides, mais on les avait surmontés sans trop de peine.

Nous connaissons mal le détail des opérations qui furent faites, malgré les nombreux renseignements contenus dans les lettres de Dupleix. La Compagnie comptait tirer annuellement du pays 10.000 mans de salpêtre ; Dupleix demanda pour son compte personnel de l’opium et de 6 à 800 pièces de garas verts et rouges. Il fit vendre du soufre, des porcelaines et de l’orpiment, de la toutenague et de l’artal, — et les draps de la Compagnie.

Comme à Cassimbazar et à Chandernagor nous eûmes un courtier attitré nommé Dipchonde, qui par la suite se révéla de peu de conscience. En principe, tout devait passer par ses mains, mais il arrivait parfois, comme ce fut le cas dès 1735, que de simples écrivains du comptoir fissent indûment du commerce, au risque de provoquer la mévente des marchandises de la Compagnie ou des particuliers. Dupleix s’en plaignit fortement à Groiselle.

Les opérations de 1734-35 furent pourtant heureuses dans leur ensemble et la Compagnie se déclara satisfaite des bénéfices qu’elle avait retirés de la vente de ses draps ; elle en conclut que le nouvel établissement était de toute utilité, qu’il pourrait offrir « un débouché considérable » pour les draps d’Europe et les marchandises de l’Inde et elle prescrivit au Conseil supérieur de profiter de toutes les occasions pour en accroître le commerce.

C’était entrer à souhait dans les vues de Dupleix qui