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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/405

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férent. Il savait bien que les Européens protestaient toujours, mais que toujours aussi ils finissaient par payer[1].


Ces difficultés écartées, les affaires de 1736 ne furent pas moins prospères que celle de l’année précédente. Groiselle vendit 100 balles de drap dans de bonnes conditions et une certaine quantité de poivre à raison de 22 roupies le man. On y vendit aussi un peu de corail à raison de 108 pagodes le man de 24 livres pour les premières qualités, et 68 pagodes pour les secondes. La Compagnie avait envoyé à titre d’essai six pièces d’étoffe d’une nouvelle étoffe de Reims que l’on nommait perpétuelle ; si la vente était avantageuse elle se proposait d’en envoyer d’autres. Le salpêtre était toujours le principal article d’exportation. Dans la crainte que le nabab, sachant combien elles en avaient besoin, ne manifestât soudain quelque exigence qui contrariât leurs achats, les trois nations européennes achetèrent comme par hasard des quantités bien supérieures aux demandes de leurs compagnies et s’entendirent pour ne pas dépasser un certain prix. Ces actes de solidarité étaient assez rares et nous ne les retrouvons guère qu’à Patna, où le sentiment de leur isolement leur commandait sans doute une union plus étroite.

Après le salpêtre, c’est l’opium qu’on exportait le plus ; mais c’était une marchandise très trompeuse et les fournisseurs ne se faisaient pas faute d’attraper l’acheteur, qui risquait de s’engager dans des procès sans issue s’il ne vérifiait les caisses au moment même de leur réception. Dupleix en demanda 150 caisses ; il demanda encore un millier de pièces de chaque sorte de casses et de

  1. C. P. t. I, p. 32.