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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/406

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mallemolles et 3.000 pièces de soucys de Boycoudpour. L’année fut assez tranquille ; Groiselle jouissait d’un assez grand crédit auprès des autorités locales et tout se fut passé sans incident si, par respect sans doute pour les précédents, le nabab n’avait fait arrêter à Malde quelques bateaux qui durent payer la liberté de continuer leur voyage. Cependant, à Patna même, Aliverdi Khan nous aurait fait vers le mois de mai 1736 une avanie des plus graves, tout à fait contraire aux firmans et paravanas. Nous n’en savons pas autre chose que cette appréciation de Dupleix : « les certificats, les preuves ont été inutiles ; il a fallu céder à la violence, façon ordinaire du gouvernement présent[1]. »


Au moment où s’engagea la campagne 1736-1737, Dupleix reçut avis que le Contrôleur général et la Compagnie étaient entièrement satisfaits de l’établissement du comptoir. Voici ce que le premier lui marquait :

« J’ai été entièrement satisfait de la tentative que vous avez faite à Patna, je souhaite que le sieur Groiselle s’y comporte de façon qu’il donne une idée avantageuse de la nation aux peuples avec lesquels il a à vivre et qu’il puisse leur faire désirer les marchandises de France. Il serait aussi fort à souhaiter que vous puissiez trouver dans ce pays quelque débouché aux cafés de l’île Bourbon. »

Par malheur, les affaires avaient moins bien tourné en 1735-36 que la Compagnie ne l’espérait ; il ne s’était pas vendu une balle de draps. S’il devait en être de même l’année courante, il était à craindre que, loin d’approuver cet établissement, la Compagnie ne fut la première à blâmer Dupleix et Groiselle de l’avoir fait et peut-être

  1. Ars. 4743, p. 101.