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tres officiers ; mais il y eut d’autres dépenses secrètes dont Dumas rendit compte à la Compagnie. Dumas s’était en outre engagé à fournir annuellement et au taux invariable de 7 pagodes 2 fanons la serre à Citizorkhan et à Imam Sahib pour 50.000 pagodes de matières d’argent pour chaque vaisseau de France faisant son chargement à Pondichéry. Il s’était encore obligé à payer annuellement à Imam Sahib et à ses enfants mâles en ligne directe, à perpétuité, une roupie par mille qui seraient fabriquées à Pondichéry[1].

Les avantages concédés à Citizorkhan et à Imam Sahib étaient en réalité une concession faite au nabab lui-même et représentaient un droit d’environ 10 roupies par mille roupies fabriquées, à déduire du bénéfice net. Si l’on y ajoute 16 roupies représentant le travail des ouvriers, sans compter la roupie par mille promise à Imam Sahib, ce bénéfice revenait encore à près de 7 %, dont 1 % équivalant au droit de seigneuriage payé antérieurement sur toutes les espèces converties à la monnaie d’Alamparvé et le surplus correspondant à la différence entre le prix de l’argent au moment où il entrait à la monnaie et celui qu’il avait en sortant. Le droit de seigneuriage allait à son tour profiter à la Compagnie : dans l’année qui suivit l’obtention du paravana, il fut frappé à la monnaie de Pondichéry 1.420.000 roupies[2] et sur les seules roupies envoyées au Bengale, il y eut 200.000 roupies de

  1. Ananda Rangapoullé évalue ainsi dans son journal (1er septembre 1736) les dépenses de Dumas :
    80.000 roupies données au nabab,
    25.000 roupies données aux gens de sa cour,
    15.000 roupies données à Imam Sahib,
    plus 8.000 pagodes pour frais divers, démarches, etc.

    Le droit de 1 pour mille à Imam Sahib fut payé à ses héritiers jusqu’à 1803. À ce moment sa descendance directe s’éteignit.

  2. A. P. 5, p. 76 et 152.