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Compagnies furent solidement assises en leur comptoir, songèrent-elles à obtenir pour leur compte la faculté d’émettre des monnaies ayant cours au même titre que celles des princes du pays. La Compagnie de France, qui dépendait de la nababie d’Arcate, fit des propositions indirectes au nabab dès l’année 1715 et des propositions plus directes en 1721. Elles échouèrent devant les prétentions de ce prince ; il était naturel que les souverains indigènes ne voulussent pas se dépouiller d’un droit qui leur donnait chaque année un bénéfice assuré : l’échange des lingots contre des roupies étant une opération à laquelle on ne pouvait se soustraire. Mais il n’est rien dont on ne triomphe à force de patience ; dans les États de l’Inde, le maître véritable n’était pas toujours le nabab ou le raja ; c’était le plus souvent un ministre ou un courtisan, fort dévoué assurément aux intérêts de l’État, mais plus soucieux encore de sa propre fortune. De nouvelles tentatives faites en 1724 et en 1727 ne donnèrent aucun résultat ; la Compagnie ne voulait donner que 25.000 roupies de cadeaux, mais en 1736, Dumas fut assez heureux pour réussir où ses prédécesseurs avaient échoué. Après bien des démarches et des sollicitations, il obtint le 17 août du nabab d’Arcate par l’intermédiaire de son ministre Imam Sahib, ou encore Goulam Imam Houssein Khan, la permission de frapper des roupies au coin d’Arcate à la Monnaie de Pondichéry[1]. Il en coûta officiellement à la Compagnie 15.000 roupies pour le nabab, 5.000 pour un de ses trésoriers nommé Citizorkhan et 2.000 pour d’au-

    gent, le bénéfice fut réduit peu à peu à quatre ⅛ % pour tomber à deux de 1755 à 1771 et la fin du règne de Louis XVI, ce bénéfice n’était plus que d’un  %.

  1. Cette Monnaie existait déjà pour la frappe des pagodes en monnaie d’or.