Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/434

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sans que la valeur réelle des roupies ait été modifiée.

Devant cette manœuvre et pour la paralyser, le Conseil supérieur envisagea un instant l’utilité de faire un présent au nabab de Mourchidabad et il invita Dupleix à voir le parti qui conviendrait le mieux, en ménageant autant qu’il le pourrait les intérêts de la Compagnie. Dupleix répondit le 5 septembre que le meilleur moyen d’obtenir satisfaction était de prier Nizam par l’intermédiaire du nabab d’Arcate de vouloir bien donner des ordres au Bengale pour que nos roupies y fussent reçues au même titre que celles d’Arcate. Le Conseil supérieur suivit cet avis et fit aussitôt les démarches nécessaires auprès du nabab et d’Imam Sabib, qui par hasard se trouvaient alors l’un et l’autre à Golconde.

Ces démarches furent laborieuses. De Golconde où les dispositions à notre égard paraissaient alors favorables, il fallut écrire à Delhi, où la question n’intéressait personne. La réponse du Mogol tarda à venir ; on l’obtint seulement après de longs mois, par l’intervention tenace de Volton. Nizam fut chargé de la transmettre à Pondichéry, mais dans l’intervalle on était parvenu à le convaincre que nos roupies avaient moins de poids que celles d’Arcate. C’était la thèse de Fatechem pour empêcher le cours de nos roupies. Il fallut qu’un haut personnage, ami d’Imam Sahib, se portât caution du titre de nos monnaies pour lever les doutes dans l’esprit de Nizam. Ce prince, tout à fait rassuré, écrivit alors fort poliment à Dumas et lui envoya sa lettre dans une bourse, ce qui ne se faisait qu’à l’égard des personnes que l’on considérait. Cette lettre, qui doit être des premiers jours de juin 1739, fut reçue à Pondichéry le 5 septembre ; elle contenait le paravana de Nizam au soubab du Bengale ; ce paravana était ainsi conçu :