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courante, c’est une marchandise dont le prix hausse et baisse suivant la quantité. Elles avaient une grande valeur, à cause des difficultés de transport des roupies arcates. Ceux qui avaient de ces dernières avaient été obligés de chercher de l’or pour le porter en cachette dans les endroits où ils pourraient acheter des marchandises[1].

Les termes de cette lettre non plus sans doute que ceux de la première ne laissaient pressentir l’orage qui allait éclater ; mais Dumas ou plutôt le Conseil supérieur de Pondichéry ne pouvait admettre qu’il n’eut été tenu au courant de l’opération qu’une fois réalisée, Dumas s’en expliqua avec Dupleix par lettre du 31 mars, en réponse à celle du 20 janvier.


À ses yeux, l’opération rendait inutile la permission qu’il avait obtenue de fabriquer des roupies à Pondichéry. Le discrédit jeté sur elles ferait tomber à la côte le prix des matières d’argent, qui ne s’achetaient la plupart que pour les convertir en roupies et les porter au Bengale. L’opération avait en outre l’inconvénient de permettre au nabab de Mourchidabad de se rendre un compte exact du commerce que nous faisions chaque année au Bengale et d’exiger des droits en conséquence, sans égard à nos déclarations, qui avaient toujours jusqu’à présent, beaucoup diminué les droits que nous payons. Dans sa lettre à la Compagnie, Dupleix avait dit que c’était le nabab lui-même qui avait proposé de porter nos matières d’argent à la Monnaie ; le Conseil supérieur objecta que Dupleix devait refuser ce paravana, il n’était pas absolument le maître de conclure un pareil traité.

  1. B. N. 8980, p. 112.