Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/444

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La seconde lettre, conçue dans le même esprit, sinon dans des termes équivalents, débutait ainsi :

« Si vous avez lu avec douleur notre lettre du 20 janvier, nous pouvons vous assurer que celle que nous avons ressentie à la réponse que vous y avez faite le 31 mars a été d’une si grande violence que le relâchement s’était déjà emparé de nous. Nous avons longtemps balancé sur le parti que nous devrions prendre. Revenus de notre première surprise et faisant réflexion que nous avions des maîtres équitables qui nous rendront plus de justice que vous ne faites, nous avons pris le parti d’attendre leur décision et de vous faire voir clairement que nous ne méritons en aucune façon les diverses qualités déshonorantes que vous voulez bien nous donner et que, suivant l’usage le plus usité d’une correspondance réglée telle que la Compagnie l’exige, vous n’étiez pas en droit de vous servir des termes dont votre réponse est remplie, d’autant moins à propos que nous ne sommes pas vos commis mais ceux de la Compagnie. Nous sommes aussi bien que vous au service de cette compagnie. M. Dupleix occupe le second poste dans l’Inde et plusieurs de nous ont précédé la plupart de ceux qui s’assoyent dans le Conseil Supérieur. Avec quelle satisfaction devons-nous recevoir les termes offensants dont ils se servent !

« Le titre de Conseil Supérieur qu’il a plu à la Compagnie de vous donner ne vous autorise pas de faire si peu de cas d’un nombre d’honnêtes gens qui compose celui-ci sur la probité desquels il n’y a jamais eu aucun doute. Le titre à part, ils ne vous cèdent en rien du tout et ne vous doivent rien.

« Cette seule réflexion aurait dû, Messieurs, vous retenir et vous engager à nous dire simplement votre sentiment, sans y mêler des termes ambigus auxquels il est facile de donner une interprétation très déshonorante à notre réputation et sans nous faire des menaces que votre conduite nous empêche de craindre. Nous nous attendons à tout de funeste des réflexions que vous vous promettez de faire jusqu’à l’arrivée des vaisseaux d’Europe. On nous trouvera prêts à remettre à qui l’on voudra la