Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/448

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qui vient, ait commencé à entrer en matière sur ce que vous lui aurez écrit un peu trop vivement par la Reine. Je pense bien que sur l’exposé du Conseil supérieur, nous aurons été condamnés, nous tâcherons, s’il est possible, de la faire revenir et de l’engager à nous rendre la justice que vous seul vous refusez avec bien peu de raison. Je finis sur tout cela, la matière est abondante et j’oublie que la présente va par des patamars.

« Il ne tiendra qu’à vous de continuer la même correspondance, et même, si vous voulez, l’amitié, quoique je m’aperçoive que ni l’une ni l’autre ne vous embarrasse guère ; les marques que vous m’en donnez sont trop évidentes pour que j’en puisse douter. Vous vous adressez à présent au Conseil pour vos garas, etc. que dois-je penser de ce changement ? L’avez-vous fait dans l’intention de m’honorer ou de me faire de la peine ? si votre amitié avait été véritable pour moi, eussiez-vous souffert que des termes diffamants eussent été employés dans les lettres du Conseil. L’amitié ne s’entretient que par l’honnêteté réciproque ; dès qu’on y manque il est facile à voir que l’on s’embarrasse peu de l’ami ou de celui que l’on veut faire passer pour tel : mes sentiments à ce sujet sont semblables à ceux des personnes qui ont raisonné sur l’amitié, et je crois que vous pensez de même, que vous êtes même mortifié des termes dont on s’est servi à l’endroit des honnêtes gens qui composent ce Conseil, qui sont remplis d’un zèle indicible pour les intérêts de la Compagnie. Je vous rends trop de justice pour croire que vous pensez autrement et je crois que vous m’en rendez assez pour être persuadé de ma vivacité et de ma sensibilité sur tout ce qui peut attaquer l’honneur et la réputation que je me suis efforcé jusques à présent d’établir ici comme en Europe, j’espère que l’un et l’autre resteront dans leur entier et que les coups que l’on veut y porter ne feront que s’émousser.

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« Je suis tellement accablé de chagrin par tout ce que votre