Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/462

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« Cependant, disait en terminant Dupleix, ne doit-on pas craindre que ne nous étant plus permis de prendre sur nous dans de pareilles occurrences, le service de la Compagnie n’en souffre de façon à se repentir de nous avoir gêné jusqu’à ce point. Je pense qu’une honnête liberté pour des affaires pressées qu’un prompt remède peut faire cesser dans l’Inde doit être accordé au Conseil, comme il a été de tout temps prescrit par plusieurs lettres de la Compagnie et surtout par celle du 21 janvier 1733 qui nous a servi de fidèle guide jusqu’à présent[1]… »

Lorsque la Compagnie, mieux instruite, eut sous les yeux la correspondance échangée entre les deux conseils, elle y constata avec douleur beaucoup d’aigreur de part et d’autre et, sans entrer dans le détail de leurs plaintes respectives, elle jugea aussitôt le différend lui-même et, pour les motifs que Dupleix lui-même avait invoqués et qui peuvent se résumer en ces mots : nécessité d’agir vite pour assurer le retour des vaisseaux, elle approuva sans réserve la conduite du directeur de Chandernagor. Elle eut même à ce propos des expressions assez désobligeantes pour Dumas et le Conseil supérieur ; elle insinua que les roupies fabriquées à Pondichéry auraient bien pu être d’un titre inférieur à celles d’Arcate[2].

Dumas qui n’était déjà plus qu’un gouverneur in partibus, en expectative de départ, répondit assez sèchement au sujet de la correspondance et assez vertement au sujet du titre des roupies. Voici exactement les termes de sa lettre, datée du 20 octobre 1740 :

Sur le premier point,

« Il faut que la Compagnie n’ait pas bien lu cette correspondance ; elle aurait vu que bien loin qu’il y ait eu de l’aigreur

  1. B. N. 8982, p. 211-215.
  2. A. P., t. 6. Lettre du 21 août 1739.