Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/464

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L’incident ne fut pas entièrement clos par cette correspondance. Après avoir écrit à Dumas, la Compagnie fit connaître à Dupleix, le 18 janvier 1740, ce qu’elle pensait de ces tracasseries et discussions entre les Conseils ; en communiquant cette lettre à Dumas le 20 février suivant, elle déclarait n’avoir rien à y ajouter, « si ce n’est de lui recommander directement d’oublier tout le passé, de ménager un peu davantage ses termes dans les lettres qu’il pourrait avoir à lui (Dupleix) écrire pour le désapprouver dans quelques points de son administration, et enfin de vivre avec ce Conseil qui lui restera subordonné, plus cordialement que par le passé et comme le doivent faire d’honnêtes gens dont toutes les opérations concourent au bien du même service. »

Encore que les formes d’un blâme ne s’y trouvassent pas, c’était un désaveu de sa manière de voir encore plus formel que le précédent et Dumas ne s’y trompa pas. Il répondit aussitôt :

« La Compagnie nous aurait fait plaisir de nous marquer dans quel temps et à quelle occasion nous avons écrit à Chandernagor en termes peu mesurés. Ce que nous avons écrit à ce conseil a été pour le bien du service et nous ne nous sommes jamais écartés de la bienséance et de la modération qu’il convient de garder entre honnêtes gens. Nous l’avons fait parce que la Compagnie a voulu que ce comptoir nous fut subordonné ; ceux qui le composent nous ont répondu en termes durs et piquants auxquels nous n’avons point répliqué. La Compagnie, sans égard pour le bon ordre et la subordination, nous donne tort et traite nos justes représentations de tracasseries. Un respectueux silence est tout ce que nous avons dans cette occasion à lui objecter, et il ne nous échappera plus à l’avenir la moindre observation sur les opérations de Messieurs du Conseil de Chandernagor. »

Le lecteur s’étonnera peut-être de la netteté avec la-