Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/466

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à la suite de ce grand orage. Le ciel s’était éclairci rapidement, le récit en sera très court.

Dupleix avait demandé le 20 janvier 1738 que le Conseil supérieur lui envoyât exclusivement des matières ; celui-ci qui ne voulait pas discréditer ses matières refusa d’entrer dans ces vues. Dupleix prétendait, à l’appui de sa demande, que les premières roupies envoyées de Pondichéry n’étaient pas du même titre que celles d’Arcate et il appuyait son sentiment sur ce qu’ayant fait mettre en lingots partie de ces roupies, elles ne s’étaient point trouvées à la Monnaie de Mourchidabad du titre dont auraient du être les roupies Arcates.

C’était exact et faux tout à la fois. C’était exact en ce sens qu’il y avait un titre officiel des roupies arcates, qui était de 9 toques 5/8 ; seulement depuis trente ans on ne fabriquait plus de ces roupies, alors fabriquées à Arcate même. On se servait uniquement de roupies fabriquées à Alemparvé et qui étaient d’un titre sensiblement inférieur. Ces roupies étaient admises partout sans difficulté et notammcnt au Bengale. Les roupies de Pondichéry étaient de même titre ; elles avaient donc la même valeur courante. En le contestant, Dupleix jouait un peu sur les mots. Son erreur, toute théorique, se trouva d’ailleurs démentie presque immédiatement par les faits. Dès le mois de juin 1738, le cours de nos roupies s’était relevé sans que nous ayons modifié leur titre et il était complètement assis au mois de septembre. À ce moment et même trois mois plus tard, Dupleix n’avait pas encore envoyé à Pondichéry le compte du produit des matières transformées. Dumas attribuait ce retard aux friponneries auxquelles on serait continuellement exposé à Mourchidabad. À Alemparvé, où l’on fabriquait avant 1736, on savait à quoi s’en tenir sur une opération, dès que