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enfants, il fit construire une chapelle en 1700 pour y mettre le tombeau de sa famille et donna aux Jésuites une grosse somme d’argent pour y prier Dieu pour les siens. Il était expressément stipulé dans l’acte de donation que cette chapelle ne pourrait servir à aucun autre usage, si ce n’est pour y dire la messe. L’intention de Deslandes n’était donc pas d’en faire la paroisse ; ce fut cependant ce que firent les Jésuites ; la chapelle de Deslandes devint l’église paroissiale.

La Compagnie ne voulut point reconnaître la fondation Deslandes et elle le déclara en 1706. L’année précédente, l’évêque de Saint-Thomé lui-même avait dû reconnaître par lettre en date du 3 juillet, adressée à François Martin, qu’à la requête des Pères Augustins d’Hougly il avait été jugé en Portugal qu’il n’avait pas eu le droit d’ériger de cure à Chandernagor. Ce jugement annulait sa pastorale de 1698.

La cure n’en était pas moins créée et les choses restèrent sans changement jusqu’en 1717, époque où la Compagnie décida que les Jésuites resteraient en possession d’état, mais qu’à leur départ ou leur mort, ils seraient remplacés par les Capucins. Or, le P. Boudier, curé de Chandernagor, quitta une première fois le service en 1730 et nonobstant les ordres de la Compagnie, fut remplacé par le P. Pons de la même mission[1]. Cette

  1. Le P. Boudier, né au diocèse de Sens le 16 octobre 1686 et mort en 1757, était un astronome fort distingué. Arrivé dans l’Inde en 1718 et curé de Chandernagor à plusieurs reprises, il s’en alla en 1733 avec le P. Pons à Delhi et à Jeypore pour y faire des observations. Le P. Hosten, dans Jesuit Missionaries, p. 38, dit : « les PP. Pons et Claude Boudier quittèrent Chandernagor le 6 janvier 1734, firent halte à Patna dans la maison des Capucins, au collège d’Agra et à l’observatoire du rajah de Delhi et partirent de là pour Jeypour où nous les trouvons à l’œuvre dans les mois d’août et de septembre 1733. » D’après Anquetil du Perron, les PP. Boudier