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Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/472

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Thomé, les confia nommément au P. Dolu, jésuite et, en son absence, à tel autre prêtre qui serait présenté par la Compagnie de Jésus. La patente du P. de Picdade est du 18 décembre 1695. Le 10 avril suivant, dom Gaspard Alphonse, évêque de Saint-Thomé, confirma par un mandement la désignation faite par le P. de Picdade.

Il n’y avait pas alors d’autre église à Chandernagor que celle de la loge dédiée à saint Louis : la ville elle-même était rattachée à la cure d’Hougly en territoire étranger. Or, en 1698, les Jésuites obtinrent, à l’insu de la Compagnie, une lettre pastorale du même prélat portant la date du 23 mai, par laquelle Chandernagor et ses habitants étaient démembrés de la cure d’Hougly, et une paroisse y était érigée sous le vocable de Notre-Dame des Anges. Le P. Dolu en devenait curé[1], comme il restait aumônier de la loge.

Le droit de pourvoir directement à la nomination d’un curé de Chandernagor paraissait contraire à l’article 30 de l’édit de 1664, qui réservait à la Compagnie le privilège de faire desservir les cures et aumôneries de ses comptoirs par tels prêtres qu’elle voudrait ; il fut cependant déclaré dans la lettre pastorale de 1698 que c’était à l’instance de la Compagnie que le démembrement de la cure d’Hougly s’était effectué. Il est vrai que la Compagnie ne pouvait rien démentir ; cette lettre ne fut d’abord communiquée à personne, les Pères jésuites se réservant de la faire valoir dans la suite en temps opportun.

Deslandes, gendre de François Martin, était alors directeur au Bengale ; ayant perdu sa femme et deux de ses

  1. Dolu (François), né à Paris le 12 juin 1655. Fut d’abord missionnaire au Siam, arriva h Pondichéry en 1689. Fut curé de Chandernagor de 1695 à 1697 et de Pondichéry de 1699 à 1703. Rentra en France en 1710 et mourut à La Flèche en 1740.