Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/490

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laisserez publier ni afficher aucun mandement, ni écrit de l’évêque et des Jésuites qu’ils n’aient été communiqués au Conseil supérieur par l’Évêque même, qui est à portée de le faire. Vous continuerez à nous renvoyer tous ces écrits, qui ne tendent qu’à détruire les droits de la Compagnie ou à établir des nouveautés. »

L’année 1732 ne se termina pas par cette seule querelle avec les Jésuites. Du temps de M. de la Blanchetière, la Compagnie leur avait prêté de la chaux et des briques ; toutes les demandes de restitution avaient été inutiles, les Jésuites invoquaient leur indigence, à laquelle on refusait de croire à Pondichéry. « Ces bons Pères, y disait-on, sont toujours prêts à prendre et ne savent ce que c’est que de rendre. » Il ne fallait pas compter sur Dupleix pour réussir où Dirois avait échoué, aussi Lenoir résolut-il de demander aux Jésuites de Pondichéry la restitution refusée au Bengale. En notifiant cette décision à Dupleix, il lui recommanda (16 décembre) de ne plus prêter désormais aux Jésuites ni argent ni autres effets de la Compagnie, sous quelque prétexte que ce fut. La Compagnie, mise au courant de cette affaire, ordonna la restitution des matériaux empruntés.

Le conflit de 1732 avait été très vif ; on fut plus calme en 1733. Au début de l’année, en janvier ou en février, le P. Duchamp[1] remplaça le P. Boudier. Un peu plus tard, Dupleix refusa la publication d’un nouveau mandement de l’évêque de Saint-Thomé et cet acte de déférence « fit plaisir » au Conseil supérieur.

Enfin en août, la réponse de la Compagnie arriva par

  1. Le P. Duchamp, né au Puy le 7 avril 1692, partit pour l’Inde en 1717. Il fut d’abord missionnaire au Carnatic. Sa mauvaise santé le força de quitter cette mission pour venir au Bengale. Il y mourut en 1739.