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L’impression générale était des plus favorable, mais lorsqu’il s’agit d’un mariage l’esprit critique s’attribue des droits nouveaux, d’ailleurs assez légitimes. Bacquencourt alla donc voir d’Hardancourt et d’autres personnes ayant séjourné dans l’Inde. D’Hardancourt avait connu Madame Vincens toute jeune, une vingtaine d’années auparavant et en avait conservé le meilleur souvenir. Il rassura complètement Bacquencourt et lui dit que le caractère de sa belle-sœur « était charmant, qu’elle se faisait généralement aimer, qu’elle était douce et de beaucoup d’esprit et qu’elle pouvait être mise au rang de ce qu’on avait de mieux ». Bacquencourt parut fort satisfait de l’établissement de son frère et fit à sa belle-sœur des cadeaux qui furent appréciés[1].

C’est sous ces heureux auspices que Dupleix quitta Chandernagor pour aller prendre possession du gouvernement de Pondichéry où il arriva le 13 janvier 1742.

Arrivé au terme de cet ouvrage, convient-il de porter un jugement sur Dupleix et lequel doit-on formuler ? La tâche n’est pas facile. Nous avons trop de documents officiels qui sont comme des lumières éteintes et pas assez d’appréciations de contemporains. Ce sont celles-là dont nous aurions besoin pour animer les premiers. Les lettres de Dupleix dont nous avons cité un grand nombre ne sont pas assez probantes ; il est peu d’hommes qui éprouvent comme J.-J. Rousseau, le besoin d’écrire des confessions véritables, et Dupleix avait une trop haute

  1. Il venait lui-même de perdre sa seconde femme peu de temps auparavant.