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première partie du xviiie siècle ne dépassèrent pas 850 tonneaux, et il y en eut de moindres. Un navire de 600 tonnes coûtait autour de 185.000 livres ; chacun de ses voyages revenant en moyenne à 178.000 livres, soit 1.070.000 livres pour six voyages, c’était un capital de 1.255.000 livres à amortir en quatorze ans.

L’ordonnance de 1723 avait fixé à 25 capitaines, 25 premiers lieutenants, 25 seconds lieutenants et 25 enseignes, le nombre des officiers de marine de la Compagnie. Ce chiffre tout à fait insuffisant fut constamment dépassé. Ces officiers étaient recrutés parmi les élèves pilotins et les enseignes « ad honores » embarqués sur les vaisseaux de la Compagnie ; c’étaient, en général, des fils ou des parents d’officiers ou d’employés de la Compagnie, des fils de famille de la petite noblesse ou de la bourgeoisie. L’instruction technique leur était donnée avant tout embarquement à Lorient, où ils entraient en service, comme cadets, de 15 à 18 ans. Ils étaient embarqués ensuite et les cours d’instruction technique se poursuivaient à bord pendant leur première navigation.

Les officiers de la navigation des Indes touchaient à la mer, par mois : capitaine, 200 livres, 1er lieutenant, 120 livres, 2e lieutenant, 90 livres, 1er enseigne, 60 livres, 2e enseigne, 50, aumônier, 30. C’était peu, mais ils avaient droit, en outre, à des port-permis leur permettant de transporter en France une cargaison que la Compagnie vendait pour leur compte. Ces port-permis étaient de 16.000 livres pour les capitaines, de 5.333 pour les premiers lieutenants, de 3.200 pour les deuxièmes.

Les hommes d’équipage avaient aussi droit à des port-permis variant de 60 à 10 francs. L’ensemble des marchandises embarquées atteignait ainsi le dixième de la cargaison, mais ce chiffre était en réalité dépassé par les